dimanche 1 mars 2020

Agences de placements

 Agences de placement:
petits salaires, gros risques.

Tel est le titre d'un article paru dans La Presse, édition du samedi  29 février 2020 par le journaliste d'enquête Philippe Teisceira-Lessard.


Je dois avouer que c'est un excellent article sur le sujet et qui pour une fois pose les bonnes questions aux agences et les donneurs d'ouvrage.

Force de constater par les réponses pathétiquement laconique des dirigeants d'agences de placements tout comme celles des donneurs d'ouvrage, que ces gens totalement irresponsables ne font que se lancé la balle, de l'un vers l'autre et d'aucun ne veut la saisir au bond, on dirait presque Ponce Pilate et ses lavabos.

On constate aisément, que malgré les nouvelles règles de la loi 176, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier 2020, et qui oblige les agences de placements à une certaine rigueur envers les gens qu'ils embauchent, il semble que ce soit encore le flou artistique le plus complet.

Entrée en vigueur du Règlement sur les agences de placement de personnel et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires
27 novembre 2019
Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale a annoncé que les nouvelles règles encadrant les activités des agences de placement de personnel et des agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires entreront en vigueur le 1er janvier 2020.
Le nouveau Règlement sur les agences de placement de personnel et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires découle des modifications législatives apportées à la Loi sur les normes du travail en 2018. Il rend obligatoire la détention d'un permis délivré par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour les agences de placement de personnel et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires.
Les dispositions suivantes de la Loi sur les normes du travail entreront en vigueur en même temps que le Règlement :
·        l'interdiction à un employeur d'exiger des frais à un travailleur étranger temporaire autres que ceux prévus par un programme gouvernemental canadien ou de conserver des documents personnels ou des biens leur appartenant;
·        l'obligation pour les employeurs de communiquer à la CNESST certains renseignements concernant les dates d'arrivée et de départ d'un travailleur étranger temporaire;
·        la responsabilité solidaire entre les agences de placement de personnel et les entreprises clientes pour les obligations pécuniaires découlant de la Loi sur les normes du travail à l'égard des travailleurs des agences;
·        l'interdiction à une agence de placement de personnel d'accorder à une personne salariée un taux de salaire inférieur à celui consenti au personnel de l'entreprise cliente qui effectue les mêmes tâches dans le même établissement, si cette disparité salariale est fondée uniquement sur son statut d'emploi (parce qu'elle est rémunérée par une agence ou parce qu'elle travaille habituellement moins d'heures par semaine).


Pourtant la loi est d'une clarté limpide, mais évidement la vaste majorité des travailleurs de ces agences ne sont absolument pas au courant de leurs droits, et ce, que ce soit des gens fraîchement arrivé ou des travailleurs d'ici qui tentent de tirer le diable par la queue en prenant toutes sortes de boulot, simplement parce qu'ils n'ont pas les formations requises pour améliorer leurs sort avec des boulots plus payants ou n'ayant pas l'éducation pour aller de l'avant, souvent ne sachant pas lire et ni écrire.

Dans notre société dite moderne, ou ont s'inquiète du prix payé pour une tasse de café, on ne se soucis guère de savoir ce qu'il en est des gens qui doivent se farcir tout ces boulots misérables mais qui sont nécessaire dans cette belle société moderne!

Pénurie de main d'œuvre!

Mais quelle farce!

C'est une pénurie de salaires et de bonnes conditions de travail minimal plutôt.

En parcourant les sites d'emploi, ça fait peur à voir toutes les agences de placements qui publie sur ces sites.

Et que dire des salaires offerts!

Par chance il y a une loi sur le salaire minimum au Québec, car je crois bien que certains employeurs seraient prêts à faire tourner leurs entreprises en offrant des salaires sous les 10,00$ l'heure s'il n'y avait pas cette loi!

D'aucun ne lit les lois qui régissent le travail au Québec, car il incombe a l'employeur de fournir les EPI nécessaires aux travailleurs pour que l'exécution du travail  soit fait de façon sécuritaire (LSST art. 51)

Pourtant avec la loi 176, nul employeur, agence ou donneur d'ouvrage, ne devrait se déresponsabilisé face aux travailleurs, ce qui ne semble évidemment pas le cas selon l'article.

Et que dire de la santé-sécurité des travailleurs non formé qui doivent pourtant se farcir du boulot éreintant sans pour autant avoir été formé pour, et sans aucune méthode de travail adéquate. 

Car en plus d'être dangereux pour eux-mêmes ils sont aussi dangereux pour les autres travailleurs autour d'eux.

Là aussi il y a violation de la loi par les employeurs sans scrupules. (LSST art. 51, 3e paragraphe)

3°  s’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l’accomplir sont sécuritaires et ne portent pas atteinte à la santé du travailleur;


Et maintenant que dire de la façon cavalière dont certains travailleurs sont éliminés simplement parce qu'ils ne vont pas assez vite!

Ont en est là??

Les réponses autant des agences que celles des donneurs d'ouvrage sont éloquente et démontre hors de tout doute le je m'enfouisse des administrateurs de ces entreprises, qui n'ont qu'un seul but: soit faire des profits sauvages sur le dos de ces travailleurs, qui sont sans défenses, qui ne connaissent pas leurs droits, et ce n'est certainement pas les agences de placements qui va leur fournir les informations pertinentes.

En tant que société, on a tous une part de responsabilité dans cette merde, bien sur une des solutions serait l'application stricte de la loi, mais il n'y a pas assez d'inspecteurs CNESST, et surtout une loi d'omerta dans le milieu, personne n'ose dénoncer par peur; peur des sanctions, peur des possibles représailles, peur de perdre un emploi, peur perdre un salaire de misère.

Évidemment une syndicalisation à outrance serait souhaitable afin de donner un peu plus que juste un salaire de crève-faim; soit des conditions de travail un peu meilleures ainsi que des avantages sociaux nécessaires pour parvenir à survivre dans notre société.

Il y aura toujours du travail manuel, pas facile, éreintant, pas nécessairement valorisant, mais cela ne veut pas dire que pour ce travail, la rémunération  doit d'être un simple salaire crève-faim de survivance, sous prétexte que justement ce n'est valorisant et dur physiquement.

Il n'y a pas de sot métier, tous sont utile dans notre société; les gens qui vident les conteneurs de Chine à la main, ou bien les gens qui travaillent à la chaîne toute la journée dans un environnement froid, humide et sans formation adéquate, ces gens méritent notre respect et surtout un meilleur salaire et de décentes conditions de travail.

Les entreprises citées dans cet article de La Presse du samedi 29 février 2020, agences de placements et donneurs d'ouvrage, doivent être dénoncé sur la place publique et boycotté au besoin, afin de s'assurer qu'ils prennent leurs responsabilités, tel que requis par les lois en vigueur au Québec en 2020.

Je suis persuadé que l'ensemble des travailleurs de ces misérables agences de placement n'ont pas signé le document comme cité en exemple ci-dessous et qui est clair quant aux conditions:



CONDITIONS D’AFFECTATION D’UN TRAVAILLEUR OU D’UNE TRAVAILLEUSE AUPRÈS D’UNE ENTREPRISE CLIENTE


LOGO DE L’AGENCE
NOM DE L’AGENCE
COORDONNÉES DE L’AGENCE ET NUMÉRO DE PERMIS
Les champs suivis d’un astérisque (*) sont obligatoires.
Lorsqu’une agence de placement de personnel affecte une personne salariée auprès d’une entreprise cliente, elle doit lui remettre un document décrivant les conditions de travail applicables dans le cadre de cette affectation, notamment le salaire, et précisant le nom et les coordonnées de l’entreprise cliente.

Nom*

Prénom*
Numéro d’employé (s’il y a lieu)

SECTION 2. IDENTIFICATION DE L’ENTREPRISE CLIENTE

Nom ou raison sociale*

Personne-ressource chez l’entreprise cliente

Adresse*
No                                                           Rue                                                                           App. / Bureau

Ville

Province                                   
Code postal
Téléphone*

Poste d’affectation*
Durée de l’affectation*
Date de début de l’affectation*
Lieu de l’affectation (Indiquer le lieu de l’affectation si différent de l’adresse de l’entreprise à la section 2)

Salaire*
Mode de paiement et fréquence de versement du salaire
Heure de début du quart de travail*
Heure de fin du quart de travail*
            
Pause (nombre et durée)

Période de repas (durée)



Exemple :
- Préciser si une formation est prévue / Durée de la période de formation
- Banque de congés
- Primes, bonis ou autres
- Uniforme, matériel ou outils fournis


SECTION 5. SIGNATURE D’UNE PERSONNE AUTORISÉE DE L’AGENCE

Je suis une personne autorisée par l’agence pour produire ce document et je déclare que tous les renseignements fournis sont véridiques et complets.
Nom*

Prénom*
Signature*

Date de la signature*   JJ     /    MM    /    AAAA

                                             /               /






















Si les gens, qui présentement n'ont d'autre choix, pour tenter de gagner décemment leurs vies, doivent passer par ces misérables agences de placements, qui soit dit en passant pratique à mon avis de l'esclavage moderne,  alors il appartient au mouvement syndical dans son ensemble toutes centrales et syndicats confondus,  de prendre ce dossier en mai et d'aller vers ces travailleurs et de leurs faire part de leurs droits, et les invités à fièrement se syndiqués, afin d'avoir des salaires et des conditions de travail digne de ce nom, et de mettre au pas ces agences de placements indigne d'être des employeurs, ne démontrant aucun respect et empathie envers leurs travailleurs, qui demeure le plus grand actif de n'importe quelle entreprise.

Il est peut-être grand temps d'agir, plutôt que d'en parler!

Fraternellement,
Richard Corbeil

Indépendantiste